C’est une question récurrente : est-ce que j’ai le droit et comment je peux diffuser une image d’un jeune ?
Voici une méthode imparable pour savoir comment tu peux diffuser une image d’un scout pour ta communication, ou en interne.
1. Reconnait-on le jeune ?
- Non : Bravo, tu peux utiliser la photo ! Pas la peine d’aller plus loin 🙂
- Oui : passe à la question suivante.
Avec l’âge, le jeune de 20 ans aujourd’hui, qui n’en avait que 12 à l’époque de la photo n’est plus très identifiable. Cela peut ouvrir des possibilités d’utilisation supplémentaires, avec certaines précautions quand même.
2. Les parents ont-ils accordé le droit d’utiliser l’image de l’enfant ?
- Non : Game Over ! L’image ne peut pas être diffusée.
- Oui : tu peux poursuivre le chemin.
Incontournable, les parents doivent avoir autorisé la diffusion de l’image sur internet pour que tu puisses la publier. Cette autorisation est souvent une coche interdisant cette utilisation, complétée lors des inscriptions de début d’année.
Si un parent refuse ce droit, aucune image du jeune ne doit être diffusée sur internet, ni même nulle part. Le plus simple est de ne jamais photographier le ou la jeune. C’est dur mais c’est ainsi.
Un travail pédagogique peut être fait auprès des parents pour les rassurer. « Il est hautement improbable que votre enfant soit en Une de TF1, probablement que son image n’a pas non plus beaucoup de valeur monétaire, et rassurez-vous, on ne fait pas n’importe quoi avec son image ».
3. La photo présente une sale tête (ou toute autre partie du jeune) du jeune, mais marrante ?
- Oui : tu jettes la photo. Elle n’est même pas mise sur un album « privé » (cf plus bas). Allez parce qu’elle est marrante, tu la transmets au jeune par mail perso.
- Non : la photo rend bien, le jeune est mis en valeur, chouette, tu peux aller à la question suivante.
Attention, il y a un piège : les arrières-plans ! L’illustration de l’article en est un exemple : qui a remarqué les oreilles de lapin ? 🙂
4. La photo sera pour une affiche, une couverture de réseau social, une pub à large diffusion, une photo du calendrier diffusée à 100 000 exemplaires ?
- Oui : vérifie auprès du jeune et de sa famille qu’il est d’accord avec l’image choisie. Tu peux te dire qu’il est magnifique dessus, mais il ne partage peut-être pas ton avis.
- Non : continue ton chemin à la question suivante.
5. La photo sera parmi un album photo ?
Maintenant que tu as répondu à toutes les questions précédentes, ça devrait être bon. Eh non. Il reste une étape :
- Le jeune est en maillot de bain, torse nu, en délire, peut risquer une interprétation ou une bizarre réputation des scouts : l’album photo est sécurisé et limité à un public restreint. A noter aussi que les gens n’aiment pas en général être pris en photo en train de manger.
- Y a-t-il un intérêt à ce que l’album photo soit public ? Qui cela intéresse vraiment de savoir que tu as mangé correctement et que la veillée truc était formidable. Privilégie une diffusion privée d’abord.
- Pour le reste, ça peut passer en public.
Là encore, attention ce qui se passe en second plan. Un beau portrait, et patatra, un scout qui grimace en mangeant en arrière plan. Dommage …
Quelques idées reçues
Si je partage en album privé hébergé sur un réseau social ou un drive Google ou autre, c’est secure.
Non, la politique de confidentialité des hébergeurs est variante. A la fois vis à vis du public, à la fois de ce qu’ils feront de l’exploitation des données personnelles comme l’entraînement d’IA sur de la reconnaissance faciale (interdit en Europe), ou de l’entraînement d’IA sur la détection et l’interprétation de photos (rien ne l’interdit côté réglementaire).
Si je partage en public mais perdu au milieu de nulle part, personne ne trouvera les photos si je ne donne pas le lien.
Peut-être, tout dépend si tu peux en plus désactiver l’indexation Google, sinon la photo peut être trouvée, et donc tout l’album.
La seule sécurisation d’un album photo fiable doit utiliser un des moyens suivants :
- Album « invisible » : sans le lien, on n’y accède pas. Il n’est alors pas indexé. Toute personne ayant le lien pourra y accéder, à toi de maitriser sa diffusion.
- Album sous mot de passe : sans le mot de passe, pas d’accès.
- Album sur un cloud type Dropbox : méthode proche de l’album invisible.
Le truc en plus :
A force de cacher des albums photos partout, en numérique, les groupes scouts perdent leur Histoire. On est content / amusé de retrouver de vieilles photos au local. Quelle trace laisse-t-on à nos successeurs ? Ça peut être sympa de prévoir de conserver les albums de camps dans un espace du groupe.
Pour aller plus loin
Deux fiches techniques du #MercrediPhotographie complètent cet article :
Où héberger les photos
Voir aussi article2339
Comment trier les photos ?
Voir aussi article2432
Le droit à l’image, avec l’auteur du blog « Droit et Photographie«
45 minutes, mais au moins, c’est précis !